Plus d'entrepôts pour plus de commerces !
- 30 avril 2020
- By Manhattan Staff
Venus répondre aux besoins grandissants du e-commerce, les entrepôts s’adaptent et les solutions logistiques se diversifient. Ce qui ajoute de nouvelles couches de complexité à la logistique du commerce.
Lors du dernier grand salon parisien de l'année 2019, le Simi, les entrepôts étaient au centre des débats. Pour cause : ces actifs sont devenus « bankables », avec des taux de rendement, pour les meilleures plateformes logistiques, en deçà des 4,5 %. D'où la poussée du volume des montants engagés en immobilier d'entrepôts en France : de l’ordre de 4,5 milliards d’euros investis en sur l’année 2019 selon BNP Paribas Real Estate. Les gros pure players ont donné le la : à lui seul, le géant Amazon possède un parc supérieur à 500.000 mètres carrés sur le sol français. Quant au numéro deux du marché online en France, Cdiscount (client de Manhattan Associates), il exploite depuis peu un nouvel entrepôt géant (de 60 000 m2) sur la nouvelle plateforme d’Andrézieux (42).
La grande-distribution n'est pas en reste : citons le dernier-né de Conforama, à Tournan-en-Brie, considéré comme le plus grand de France avec ses 177 000 m2 et son emprise foncière de plus d’une trentaine d’hectares. Autre exemple, celui de Monoprix qui, en 2021, disposera d'un entrepôt de 100 000m2 pour les articles de mode, textile, décoration, DPH, etc. Il sera basé à Moissy-Cramayel (77).
Reste que ces opérations XXL, situées en périphérie, ne doivent pas masquer un autre phénomène, celui qui consiste à implanter des entrepôts plus petits en entrée ou en cœur de villes.
Cela se matérialise par la création de tout petits entrepôts baptisés EUD, pour espaces urbains de distribution, d'une surface comprise entre 1000 et 1500 m2. On parle, dans ce cas-là, de logistique de quartier. Dernier cas de figure qui se développe, la taille intermédiaire. Il s'agit d'hôtels logistiques qui proposent une mixité d'activités, comme celui de Chapelle Internationale, à Paris qui dispose d'une superficie de 45 000 m2. Ou encore celui en cours de construction, sur le Port Edouard Herriot de Lyon, de quelque 28 000 m2. Dans les deux derniers, le développement s'explique par les besoins en matière de livraison du dernier kilomètre. L'objectif étant de rapprocher le point de stockage des marchandises du point de livraison.
Le long chemin du dernier kilomètre
L'enjeu est de taille : l’acheminement des colis sur les derniers kilomètres, pèse jusqu’à 20 % dans le prix des marchandises. Et le problème va continuer de s'amplifier. Logique ! On observe une demande de plus en plus forte de livraisons à domicile et de l’e-commerce pour les biens de consommation courante. Cette tendance est notamment liée au vieillissement de la population, à la diminution du taux de motorisation en centre-ville, à un intérêt pour l’achat ludique et à une valeur du temps en augmentation. Ce dernier point est crucial : par exemple, le e-commerçant Cdiscount et le réseau de supérettes urbaines Franprix s’associent pour offrir un service de livraison sur Paris et sa petite couronne en 30 minutes !
Tous ses facteurs sont évoqués dans le rapport paru en novembre, « La logistique urbaine », des Échos Études. Le marché de la logistique urbaine est évalué à 1,9 milliard d'euros en 2018. Ce chiffre comprend le dernier kilomètre (livraisons BtoC et CtoC, hors réassorts), qui pèse 1,5 milliard d'euros, en croissance de 63 % sur les 5 dernières années. Mais il intègre aussi 350 millions d'euros lié au premier kilomètre. Autrement dit les flux de réassort des magasins physiques depuis les entrepôts urbains, périurbains et les hôtels logistiques urbains ainsi que les flux « ship from store ».
Face à des flux diversifiés, la nécessité d'une orchestration intelligente des commandes
Tous ses nouveaux flux nécessitent une plus grande flexibilité de la part du retailer. De fait, celui-ci s’inscrit désormais dans la logique omnicanale (click-and-collect, points relais, magasins physiques, logistic-in-Store, consignes automatisées, reverse logistics…). Avec des entrepôts capables d’adresser une augmentation des formats de distribution et des gammes de produits, ainsi qu’une activité de vente en ligne de plus en plus conséquente. Dès lors, il doit être capable d'intégrer tous ses flux. Très clairement, un distributeur qui fait de l'e-commerce tout en s'appuyant sur son parc de magasins ne peut faire l'économie aujourd'hui d'un outil de gestion des stocks performants.
Pour relever ce défi, l'investissement dans ses systèmes d’information, dans l'unification de ses stocks ainsi que dans le domaine des prévisions et de l’optimisation est nécessaire. Avec, au centre de cet écosystème, l’Order management System (OMS). Cette solution logicielle, venant se placer à la jonction entre commerce et outils métiers (comme l'ERP), est chargée de l’orchestration intelligente des commandes. Ce qui permet, au final, d'accélérer le passage des commandes du front vers la descente en entrepôt. N'oublions pas non plus l'aval : en logistique urbaine, l’optimisation des tournées se révèle aussi un chantier incontournable pour le retailer. Il doit intégrer de nouvelles contraintes, comme la traçabilité et les contraintes de circulation, de manière à affiner et à fiabiliser les créneaux de livraison quels que soient les endroits choisis par le client.
Pas simple de gérer l'ensemble de ces flux. Mais c'est un passage obligé : avec l'augmentation des attentes des consommateurs en matière de livraison, la gestion de la Supply Chain et de la logistique s'impose comme un facteur de différenciation crucial pour les commerçants.